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Fils RSS    [VERSION PDF]      Par Louis Bruens | le 2009-06-10

L'ARTISTE ET LE GALERISTE

Il est incontestable que la galerie d’art est d’une réelle nécessité pour la majorité des artistes en arts visuels, et ce, dans tous les pays du monde. Il s’agit, il est vrai, d’un commerce, mais le terme commerce ne doit pas être pris dans un sens péjoratif ou dépréciatif parce qu’il s’agit de vente d’œuvres d’art. Nous entendons souvent le genre de réflexion comme celle-ci : « L’art ne devrait pas être vendu ou commercialisé » ce qui, en d’autres mots veut dire : « le créateur d’œuvres d’art ne devrait pas être payé », mais, comme l’artiste doit, lui aussi, manger quelques fois, c’est l’état qui se verrait dans l’obligation de subvenir aux besoins de l’artiste, si ce dernier est reconnu comme tel. Donc, plus de galeries, plus de commerces d’art et une distribution gratuite de tableaux et de sculptures à tous les peuples de la terre. Voilà, évidemment, le non-sens parfait.

Au sujet des galeries d’art, un problème fait surface… où qu’elles soient. Oui, il s’agit d’un commerce, mais pas d’un commerce comme les autres, pas comme une épicerie ou une quincaillerie, et devenir « galeriste » exige certaines connaissances particulières, que rares sont les marchands qui les possèdent. Et là est la question; remplissent-ils la fonction de représentants, d’agent, d’intermédiaires ou de mandataires? La majorité des propriétaires de galeries n’achètent pas les tableaux ou les sculptures qu’ils exposent, les œuvres sont prises en consignation et les artistes sont payés après la vente, ce qui est devenu au cours des décennies un usage normal, car nul ne peut affirmer que tel tableau ou telle pièce sera vendue. On retrouvera souvent des tableaux qui furent achetés et non vendus dans des salles de vente aux enchères quelques années plus tard « on appelle ces pièces « les fonds de cave ».
 
En ce qui concerne les mises en consignation, il s’agit d’œuvres d’artistes vivants, car ce qui reste de la production d’artistes de qualité décédés sera naturellement l’objet de convoitise des marchands d’art et sera payé comptant.
Pour en revenir à la fonction de galeriste – terme qui nous est arrivé il y a une trentaine d’années et on ne sait d’où; on les appelait auparavant « marchands de tableaux  – étant donné que les œuvres qui leur sont confiées ne sont pas leur propriété, leur fonction devait se définir comme mandataire d’artistes qu’ils acceptent de proposer à leur clientèle. Ce mandat comporte naturellement des responsabilités, dont celles de représenter les artistes auprès du public et auprès des médias, celles de mettre tout en œuvre pour assurer le succès social et économique de leurs mandants : les artistes; et enfin, ils se devraient d’agir en parfaite intégrité et respect envers ces artistes qui leur accordent leur confiance.
Hélas! Ces règles et obligations ne sont pas respectées par tous les marchands d’art. Côté accords financiers, seuls les artistes très demandés, de grande réputation et très sollicités peuvent se permettre de négocier les prix de vente de leurs œuvres et les commissions versées au vendeur, le galeriste. Les artistes plus jeunes sur le marché de l’art vivent souvent d’espoir de voir leur travail accroché aux cimaises de l’une ou de l’autre galerie et doivent le plus souvent se plier aux exigences des galeristes, exigences qui sont quelques fois honteuses. Par exemple, bien que je connaisse des marchands d’art d’une extrême honnêteté, j’en connais aussi d’autres dont la pratique est sans scrupule et révoltante; ils profitent de la jeunesse ou de l’inexpérience d’artistes de la relève en leur proposant 20 ou 25 % du prix de vente de leurs sculptures ou de leurs tableaux en promettant toutefois d’augmenter ce pourcentage au gré des ventes futures. Si, par hasard, aucun tableau n’est vendu au cours d’un ou deux mois, ils se retrouveront rapidement dans l’arrière-boutique nommée couramment : « Back store » et l’artiste attendra, et attendra encore, le coup de fil annonçant la vente d’une de ses œuvres.
 
L’artiste aussi a ses responsabilités : celles de respecter ses ententes avec les galeristes qui le représentent, c'est-à-dire, créer de bonnes œuvres, ne pas vendre ses pièces en dessous du prix convenu avec les galeristes, ne pas vendre lui-même dans un rayon géographique si cela est convenu avec son mandataire et enfin, être toujours présent lors de vernissages ou d’expositions et enfin, se prêter de bonne grâce à toute action publicitaire entreprise par les galeristes.
 
La nature du commerce d’art se devrait d’être soumise à une loi commerciale pour l’artiste, pour le galeriste et de protection de l’acheteur par la remise obligatoire de certificats d’authenticité ou d’originalité, portant aussi le prix ou la valeur au marché de l’œuvre vendue, ces certificats seraient émis par le marchand ou par l’artiste.
 
Le terme original a plusieurs significations; utilisé dans un certificat, il signifie que l’œuvre est unique au monde et donc ne possède aucune copie.
 
Certains artistes reproduisent quelques fois un tableau particulièrement bien réussi et qui a fait l’objet de beaucoup d’attention de la part des collectionneurs. On peut donc établir un certificat d’AUTHENTICITÉ, puis il est réalisé de la main du même artiste, mais un certificat d’ORIGINALITÉ ne peut être émis, car la pièce en question à des sœurs jumelles identiques.
 
Les salles de vente aux enchères devraient théoriquement appliquer ces règles aussi.
 
Enfin, il reste les certificats d’évaluation pour les cas de succession ou de revente.
 
Tous les certificats ci-dessus devraient porter la photographie de l’œuvre vendue; cette photo doit être imprimée et non agrafée, c’est très facile aujourd’hui avec l’ordinateur et les imprimantes. Ce certificat protège autant les acheteurs que les vendeurs et les compagnies d’assurances. Lorsqu’une photo est agrafée, il est très facile de la remplacer par la photo d’un tableau sans valeur. Un peu plus tard, l’acheteur remet à son assureur son certificat falsifié et quelques mois plus tard Il réclame à la compagnie d’assurance le montant établi sur son certificat, pour cause de vol ou de feu de son tableau, l’original ayant été bien caché. Il s’agit naturellement d’une parfaite escroquerie. Mais, si la destruction du tableau est causée par un feu, il est toujours possible par une analyse de découvrir une partie du tableau.
J’entends déjà quelques voix… hurlantes, pourtant, il s’agit de quelques véritables inconnues du marché de l’art pour de nombreuses personnes.   
______________________

 


10 Réaction(s) Écrivez vos réactions à ce texte »

yvon chartrand
2009-06-11 @ 14:20:51

Merci Monsieur Bruens pour cette intervention sur ce sujet si important dans la carrière d’un(e) artiste. Voici la petite histoire vécue par un ami artiste aujourd’hui décédé. Je recevais un téléphone de cet artiste que la dépression l’avait menée au bord d’une fragilisation de sa santé physique. La propriétaire de sa galerie venait de lui commander 7 fois un paysage qui avait eut du succès auprès de ses clients. Yvon je ne suis plus capable de reprendre toujours le même sujet car j’ai l’impression d’assassiner mon premier tableau qui m’avait donné tant de bonheur. Il décéda très peut de temps après et enterra avec lui cette discordance dans son approche artistique. Cela lui a fait mal car dans chacune de ses créations il était facile d’y retrouver son âme de coureur des bois à la découverte d’une nouvelle page à coloriée.

Par contre il y a aussi d’autre artiste heureux d’avoir trouver une recette de beigne coloré avec des pépites d’argent qu’il considère comme un style en art. Le peintre Cosgrove, clouait sur une grande surface des toiles ( parfois jusqu’à 8 ) et reprenait le même sujet en y changeant que de minime détail. Pourtant il fut porté comme un étend’art au cimaise des galeries. En art au Québec, tout est relativement lié à la vente.

Avant de s’associer à une galerie d’art, il faut la visiter incognito à plusieurs reprises afin d’y voir le comportement, l’attitude et les compétences des gens en place. Et si vous ne pouvez écouler votre travail artistique dans des galeries d’art, vous avez les 170 symposiums au Québec qui servent de base au développement touristique. Plusieurs artistes y vendent leurs tableaux refusés à rabais. À cela il faut ajouter les encans bénéfiques pour les causes qui se financent à même la bonté des artistes et que les acheteurs à l’occasion achètent à rabais pour les vendre sur Internet en espérant un profit.

Le monde de l’art est vaste et par le fait même il demeure complexe pour un artiste qui consacre sa vie à la création d’œuvre original dans un petit marché axé sur les beignes avec pépites d’argent.

Marie-France Roy
2009-06-12 @ 13:19:09

Bonjour, J'aime beaucoup votre article. Il est tellement vrai. Je suis d'accord avec M. Chartrand, avant de placer nos oeuvres dans une galerie, il faut y passer à plusieurs reprises incognito pour voir comment ça ce passe. Ensuite on fait un choix. Vos chroniques, M. Bruens, sont très intéressantes à lire, elles nous font réfléchir, nous artistes qui souvent sommes dans notre bulle pour créer et oublions parfois ce qui se passe autour. Merci encore à vous et votre associée.

claire marie gosselin
2009-07-31 @ 14:30:27

Merci d'avoir répondu à quelques questions au sujet des transactions entrent artiste et galeriste. Que recommandez-vous de lire sur le sujet ?

Carole Lemay
2010-02-05 @ 09:21:41

J'approuve ces derniers commentaires. J'y ajouterais toutefois autre chose: Étant moi-même artiste/artisane (par ailleurs, je peux vous dire que ce n'est pas évident de se tenir sur une diagonale) ... le fait de produire des oeuvres peut, assez souvent, tenir de l'ordre du "miracle" car oui l'inspiration est au rendez-vous mais pas l'argent pour la produire ainsi que d'affronter tout le processus pour se dévoiler au monde. Bien sûr! le temps use la meilleure des patiences... Je ne peux compter le nombre d'artistes et artisans ayant un très grand potentiel, original au quotidien, s'auto-tuer dans l'oeuf... et finir par travailler dans un autre domaine...

Je me suis rendue compte qu'il faut à prime abord SAVOIR SE VENDRE et avoir de TRÈS BONS CONTACTS. J'apprécierais qu'à l'avenir, des cours de gestion/communication spécifiques à l'art soient enseignés aux futurs artistes/artisans du cégep.

Voilà! Courage aux "artis-t-zans"! Et Merci!

Laudrin christophe
2010-05-27 @ 13:24:59

Bonjour cher Monsieur. .Voilà 2 fois que je trouve des galeries intéressées par mon travail mais une fois que mes toiles s'y trouvent, ils ne les exposent pas. Pourtant, j'en ai vendu 5 dans une galerie précédente en 4 mois!!je veux bien croire que les toutes premières ne sont pas aussi bonnes que les dernières mais tout de mm. je fais de la peinture "quasi" hyperréaliste tendance pop au niveau des sujets.Elles sont vraiment de bonne factures, je peux vous l'assurer car il est difficile de faire accepter un travail hyperréaliste à une galerie. Une de ces galeries est tres importante en terme de surface; sont principe: avoir des tableaux de taille similaire pour ensuite les encadrer et les exposer. leur arrière boutique est remplie d'oeuvres inexposées. je ne comprend pas ce principe. pourtant, quand je relance ces derniers, ils se disent intéressés mais ne font rien pour exposer; je décide des les retirer pour les mettre dans une galerie plus petite mais qui semble plus "motivée. l'avenir me le dira. Que pensez-vous de cette façon de faire. Sur quels critères se baser pour choisir une "bonne "galerie? En vous remerciant

Mydée
2012-07-03 @ 11:49:38

En plein ce qu'il me fallait , ce genre de discussion se retrouvera au premier plan et c'est ce qui distingue l'académie des autres vitrines. Cette article et les commentaires sont fort intéressants. J'accroche sur un point en particulier celui du Certificat d'authenticité , Certificat d'originalité et Certificat d'évaluation. Si on parlait du certificat d'originalité et si je comprend bien, cela veut dire que cette oeuvre est unique au monde. Alors je pose cette question. Avec les technologies nouvelles d'aujourd'hui on voit bien que certains artistes créent des tableaux et en font des reproductions quelque soit la technique et ces mêmes sujets se retrouvent un peu partout comme dans plusieurs galeries en même temps . Alors là comment les collectionneurs peuvent continuer à faire confiance aux galéristes. Un autre point concernant l'originalité. Ce printemps je faisait partie d'une exposition de groupe. Une artiste a remporter un deuxième prix et tout en observant la toile je me suis rendue compte que c'était une giclée par un petit détail sur le côté du tableau. Alors là discrètement j'ai posé une question au responsable de l'évènement. Il m'a répondu que cela ne fesait pas de différence étant donné que c'est un tableau créer par écran tactile et que l'artiste n'avait nul autre choix que de procéder de cette façon. Je suis demeurer perplexe face à cette réponse. Pouvez-vous m'éclairer. Dans ce cas là l'artiste doit-il émettre un certificat d'originalité et d'authenticité? Je vous remercie de votre attention.

Caroline Bruens
2012-07-03 @ 18:07:39

En réponse à Mydée. Je pense que le responsable de « l’événement » vous a répondu n’importe quoi. En 2012, les arts médiatiques existent et on ne peut pas le nier. La vidéo d’art fait partie de l’art médiatique comme toute œuvre ayant été créée avec un support informatique ou utilisant une autre technologie actuelle. Quand aux giclées ce sont des reproductions, les photolithographies sont souvent appelées lithographies mais sont que des reproductions sans valeur. Les giclées sont numérisées et imprimées sur canevas, ce sont des reproductions à tirage limité... souvent non contrôlées.

Caroline Bruens
2012-07-03 @ 18:13:58

Un expert connait les artistes et sait qu'un artiste est un créateur et ne peint que des originaux. L'artiste créateur (qui ne recopie pas ses propres tableaux à l'infini) pour satisfaire à la demande et aux exigences du marché peut évidemment donner un certificat d'originalité. Quand on parle de certificat d'authenticité cela veut dire que même si le tableau a été répété maintes et maintes fois, il est fait de la main de l'artiste et il est authentique. Pour un certificat d'évaluation c'est une question de valeurs du tableau... valeur générale à une date donnée ex.: pour fins d'assurance ou à la date du jour pour obtenir la valeur marchande à des fins de vente à une période donnée.

Caroline Bruens
2012-07-04 @ 09:42:39

Réponse à Laudrin christophe. Il est nécessaire d'obtenir un contrat de consignation dans lequel il est mentionné le prix de vente des oeuvres, la commission que retient la galerie, qui est responsable de l'encadrement et l'engagement de la galerie à exposer les oeuvres dans la galerie durant une période de temps déterminée entre les parties. Trop d'artistes placent des oeuvres en consignation sans recevoir en contrepartie un contrat contenant les éléments ci-haut décrits. Des galeristes vous diront que sans les galeries, les artistes ne pourraient rien vendre, ce qui est faux et qui plus est : Sans les artistes il n'y aurait tout simplement aucune galerie. L'artiste lui, peut toujours s'organiser pour vendre ses oeuvres.

LOUDAINI RACHID
2014-11-24 @ 13:55:51

certain tableaux sont utilises,malgre leur mediocrite,comme monnaie d echange ou fuite de capitaux ,atteignant des prix faramineux

 

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