CULTURE = CENSURE, COUPURES ET DICTATURE = STEPHEN HARPER
LES ARTS VISUELS FACE À LA CENSURE, À DES COUPURES DE 45 MILLIONS ET À LA DICTATURE DE STEPHEN HARPER !
Par Caroline Bruens
Je tiens à prendre la parole, car je suis révoltée des décisions annoncées par le gouvernement fédéral. Je suis fondatrice de l'AIBAQ, 'Académie francophone qui s'est donnée pour mission de représenter ses artistes-membres à l'échelle internationale. Les artistes-membres de l'Académie Internationale des Beaux-Arts du Québec sont de souches multiethniques ce sont des québécois, des canadiens unilingues, bilingues ou multilingues, ce sont aussi des artistes de diverses origines : des français, des belges, des italiens, des anglais, des chiliens, des roumains... des polonais, etc. L'Académie ouvre ses portes à des artistes remarquables qui sont le reflet de la société dans laquelle nous désirons évoluer et vivre harmonieusement. C'est à travers les oeuvres présentées que nous sont révélés les émotions, joies, problèmes auxquels est confrontée la société en ce début du XXIè Siècle. Nous devons tous faire face à des situations imprévisibles et difficiles et nous devons tous affronter quotidiennement la réalité, la routine et respecter les lois édictées.
Les artistes nous proposent leur vision personnelle de l'avenir ou du passé collectifs. Ils recherchent, imaginent et inspirent toute l'activité humaine et contribuent à construire l'histoire de nos différents peuples. Les artistes ont le devoir de faire connaître notre culture, ils doivent pour se faire, être eux-même reconnus à travers le monde. Ils représentent, par leur vision personnelle, l'art visuel de notre époque et plusieurs d'entre-eux feront partie de l'histoire, de notre histoire. Ces artistes sont très prisés et invités à l'étranger. Très souvent, ils doivent refuser de participer à des expositions d'envergure en France, en Angleterre et ailleurs, faute de ressources financières nécessaires pour assurer le transport des oeuvres, les frais de douanes ou des frais de déplacements de l'artiste ... et les coupures annoncées sont très lourdes de conséquences et touchent l'ensemble des artistes-peintres et sculpteurs, les intervenants culturels, les amateurs d'art et tous les travailleurs de ce secteur.
Les artistes-peintres et sculpteurs évoluent déjà dans un secteur particulièrement fragile par définition. Les coupures budgétaires annoncées par Stephen Harper sont inadmissibles et frappent durement un milieu ou les lois du marché sont pourtant très dures. Le paysage culturel met déjà à contribution les consommateurs, les bienfaiteurs et les commanditaires tel que recommandé par notre Premier Ministre, mais il faut davantage de ressources et de stabilité économiques pour créer et diffuser les oeuvres d'art à l'échelle régionale, provinciale, nationale et internationale ... c'est le titanesque défi que doivent relever les artistes jour après jour. Des années plus tard seulement, ils atteindront l'autonomie financière, puis ils seront reconnus et la collectivité se révélera soudain enthousiaste, ravie et fière des oeuvres présentées dans les musées internationaux et les galeries d'art prestigieuses. Les artistes doivent travailler dur pendant de longues années avant d'atteindre ses objectifs et d'attirer l'attention des collectionneurs pour faire partie du marché international des oeuvres d'art. L'artiste fait alors la fierté de ses compatriotes et c'est pour ça qu'il a besoin du soutien de l'état pour soutenir sa recherche et ses frais d'expositions. Les gouvernements doivent intervenir.
«En ciblant ses priorités...» Stephen Harper tire sur les plus faibles ? Quelle étrange philosophie pour un Premier Ministre. Si ces coupures sont motivées par l'analyse et non l'idéologie... il devrait revenir à sa table de travail et proposer aux artistes non pas des coupures budgétaires , mais bien des proposition financières responsables, des mesures concrètes, simplifiés et équitables et non des programmes rébarbatifs pour la majorité, des programmes qui coûtent plus cher pour se conformer aux normes, que l'argent qu'ils distribuent très souvent à un petit groupe de privilégiés ne représentant pas l'ensemble de la colonie artistique des arts visuels. Nous sommes face à la censure, aux coupures et à la dictature et ce ne sont pas les ressources qui manquent (Voir le budget de l'armée). Une société saine reconnaît et respecte ses créateurs. Un gouvernement responsable devrait stimuler et non détruire notre culture comme c'est le cas actuellement. Que reste-t-il donc réellement comme budget en «Art et culture» quand ces mots englobent le patrimoine, les olympiques, le théâtre, les comédiens, etc. Nos peintres et sculpteurs sont relégués aux oubliettes financières une fois encore. Des solutions positives et concrètes sont demandées à Monsieur Stephen Harper, Premier Ministre du Canada et à Madame Josée Verner, Ministre du Patrimoine canadien, de la Condition féminine et des Langues officielles, nous insistons pour que l'analyse de ce dossier soit reprise. Le Canada jouissait d'une réputation internationale de pacificateur et de protecteur de l'environnement. Notre pays perd jour après jour cette réputation acquise au fil des ans . La militarisation guerrière détourne notre armée des missions humataires pour guerroyer tout ceci n'est pas à notre image.
«Selon E. Regehr et P. Whelan, en 2004, "le Canada disposait d'un budget de 16.4 milliards de dollars pour assurer la sécurité du pays. De ce budget, 12,4 milliards de dollars étaient dépensés par la défense militaire (contre 3.1 milliards pour le développement international). Sur les 22 pays membres de l'OCDE le Canada occupait le 12e rang en termes de dépenses militaires. Selon ces mêmes auteurs, le Canada appartient au 10% des pays qui dépensent le plus dans le monde pour son armée" (http://www.ploughshares.ca/). Selon le SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute) le Canada occuperait le 15e rang sur 160 pays en ce qui concerne le budget militaire.
C'est dire que Monsieur Stephen Harper doit vraiment reviser ses priorités et redonner aux arts visuels, entre autres, la place qui leur revient. Des Grottes de Lascaux, Altamira et autres, il y a 60 000 ans et plus, les premiers hommes inscrivaient sur les murs des images qui ont subi l'épreuve du temps, aujourd'hui les artistes font de même pour transmettre votre culture aux générations de demain. Mais ne remontons pas aussi loin. Les artistes sont généreux envers la société et il est maintenant temps de les supporter publiquement. Les artistes sont l'âme de notre société et le moment est arrivé de leur dire que nous sommes concrètement avec eux.
Par Caroline Bruens
9 Réaction(s)
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Linda Morin
2008-09-26 @ 20:41:46
merci encore une fois Caroline de surveiller nos intérêts et de prendre à coeur notre développement. Votre dévouement et votre ouverture en prenant votre droit de parole nous unient les artistes québécois donc nous nous sentons moins seuls. (Voir mon courriel pour la suite sur l'Angleterre.
guy morest
2008-09-27 @ 11:24:49
parfaitement en accord , malheureusement ça regarde pas bien
Jeanne Bournival
2008-09-27 @ 11:46:45
Madame, je viens de lire votre article sur les coupures. Par vos propos vous semblez dire que les coupures viendront nous enlever nos moyens de créer, je suis une artiste qui n'a jamais reçu aucune subvention et je dois payer tout mon matériel, ça ne m'empêche pas d'être inspirée et imaginative. Est-ce que l'Académie reçoit une subvention pour fonctionner? Est-ce que un de vos artistes seront vraiment brimés par ces coupures? J'aimerais savoir les vrais effets de ces coupures, à qui ça va nuire? J'espère ne pas être censuré.
Mme Fouquet
2008-09-29 @ 09:58:02
Regardez le budget global...alors vous verrez que le montant des coupures sur l'ensemble du canada c'est pas si pire.......
2008-09-29 @ 15:05:30
S.V.P. mettez toutes les réactions, pas juste celles qui font votre affaire.
Johanne Lafleur
2008-09-30 @ 09:50:36
Entièrement d'accord avec vous. C'est vraiment pas drôle ces coupures. Nous devons en subir les conséquences, c'est vraiment malheureux.
Jean-Pierre Baril
2008-09-30 @ 13:57:56
Vous également, vos mots ne sont pas très diplomates, allez voir le site de la SODEC, vous verrez que certains de ces artistes qui ont eu des subventions...ouffffffffffff n'en méritait peut-être pas. Et ce sont des coupures PARTIELLES.
Caroline Bruens
2008-10-02 @ 15:18:52
Chère Madame Bournival, Il est bien vrai que les subventions étaient déjà bien limitées par le passé et insuffisante. Les artistes créent leurs oeuvres malgré le manque d'implication de nos gouvernements. L'Académie n'est pas subventionnée loin s'en faut, les fondateurs et les artistes qui y sont impliqués sont bénévoles. La mission de l'Académie est de promouvoir les arts visuels à l'échelle internationale. Il aurait été intéressant que nos membres puissent bénéficier de subventions pour les aider à assumer une partie des frais pour les expositions à l'étranger. Ces expositions sont très souvent présentées avec le soutien des ambassades, des centres culturels, de maisons de la culture ou d'associations qui perdront elles ces ressources. Même si nous ne sommes pas touchés personnellement, je pense qu'il est très important de faire front commun avec tous les artistes qui perdront eux, leurs subventions. Tout ce que perd le secteur des arts et de la culture est une perte pour chacun d'entre-nous. L'organisation d'événements demandera des prouesses et tous en seront touchés, les musées, galeries d'art etc. Pour ma part, je suis outrée de ces coupures. Heureusement, bien des artistes, tels que vous suivent leur inspiration et enrichissent la société d'oeuvres d'art originales malgré les nombreux écueils. Il serait du devoir de nos dirigeants d'alléger leur fardeau et de redonner aux arts visuels leurs lettres de noblesse. L'Académie défend les artistes avant tout.
Mme Roy
2008-10-03 @ 12:48:19
Mme Bruens ce ne sont pas que les artistes qui font la culture, il y a tellement de genre de culture. Le peuple est une culture. Je ne suis pas pour M. Harper pour mes raisons, mais quant au coupures je crois qu'il faut couper 'dans le gras'' comme on dirait en québécois. Mon fils jeune entrepreneur, n'a pas de subvention pour partir en affaire. C'est comme ça. Les artistes font le choix d'être artistes, et chaque métier ainsi de suite, si la société commence à payer pour des subventions de tout bord et de tout côté ça n'aura pas d'allure, il faut que ça cesse. Donner raisonnablement et pour un temps à qui en a vraiment besoin et juste pour le mettre sur pied, pas éternellement, une ou deux subventions seulement.
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