Jean Letarte, un vernissage réussi

Le 25 juin dernier, il m’a été donné d’assister au vernissage d’un grand artiste qui nous a quittés récemment, Jean Letarte, Gouverneur Conseil de l'Académie. L’événement se tenait dans un site enchanteur, soit, la maison Paul-Émile-Borduas à Mont St-Hilaire. Le site au bord de la rivière Richelieu était vraiment propice à l’hommage qui se rendait ce jour- là.

La présence de plusieurs parents et amis de M. Letarte faisait de cet événement un moment intime et très touchant. Tout d’abord, sa conjointe, Monique Trempe nous a accueillis avec le sourire, ainsi que les fils de Jean qui étaient aussi présents. Puis, un regroupement de ses anciens compagnons de travail de Radio-Canada constituait une bonne partie des invités.

L’exposition d’une vingtaine œuvres de Jean Letarte se voulait une rétrospective d’une carrière vraiment très diversifiée. Il a été à la fois peintre, sculpteur, dessinateur, graveur, photographe, vidéaste, céramiste et joaillier tout en menant une carrière de réalisateur à Radio-Canada.

Jean Letarte a commencé à peindre très jeune, car dès ses 11 ans, il suit des cours avec Paul-Émile Borduas, puis il entre à 18 ans, à l’École des Beaux-Arts de Québec puis à l’École des Beaux-arts de Montréal. Il étudie avec de grands maîtres. On constate qu’il a bien appris lorsqu’on admire les toiles qui sont exposées dans ce vernissage. Que de créativité et d’habileté! On y retrouve également des céramiques ornées de dessins qui en font des pièces de collection. Chaque tableau nous fait découvrir toute la créativité et l’originalité de l’artiste tant par le dessin que par la technique. Ses effets sont étonnants et uniques. Chaque œuvre est une découverte pour la néophyte que je suis.

Une œuvre en particulier a fait l’objet de nombreux commentaires : Sang indien. Cette toile est un écho à ce qui se passe actuellement dans l’histoire des autochtones, de leur enlèvement à leur famille pour les confiner dans des pensionnats gérés par les autorités religieuses, et qui a résulté en une tentative d’extinction de leur culture et de leur essence même. Un génocide. Cette œuvre est marquante puisqu’elle a servi de modèle à une murale qui se retrouve sur le mur du Café Centre d’Arts de Boucherville. Letarte était un visionnaire. Il aurait dit, selon quelques personnes qui l’ont connu : « Tout le monde a du sang indien; certains dans les veines, d’autres sur les mains. » Cette phrase parle d’elle-même dans les manchettes actuelles.

M. Jean-Pierre Charbonneau, ami et ex-politicien, a pris la parole et a fait l’éloge de Jean Letarte et de sa participation comme Gouverneur-Conseil à l’Académie. Il a relevé quelques anecdotes qui ont été relancées par des amis présents.

En résumé, cet événement-hommage à ce grand artiste que fut Jean Letarte m’a fait découvrir un être très particulier doté d’un talent incommensurable qui nous a malheureusement quittés trop tôt. Il avait encore plein de projets à échafauder et à réaliser.

Merci Jean Letarte, d’avoir utilisé vos nombreux talents à nous réjouir les yeux et le cœur. Votre œuvre demeurera une partie de l’histoire de l’art du Québec.

Par Suzanne Cloutier

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