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Fils RSS    [VERSION PDF]      Par Diane Forest | le 2009-07-08

L'AQUARELLE LA PEINTURE DE LA LUMIÈRE ! Chronique # 11

2 è année - Chronique Diane Forest – Juillet 2009

Diane Forest, (MBA / MFA) AIBAQ, SCA, IAF, auteure.

«Meliora cogito» (J’aspire à l’excellence.)

«On fabrique de la probité avec toutes sortes de vices, comme on fait du papier blanc avec des guenilles de mille couleurs.» Xavier Forneret

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Bonjour à tous, voilà la 11è chronique qui arrive.

Ah ! Que le temps passe vite, les derniers mois ont filé à une vitesse incroyable. Pendant cette période, et à cause de ma carrière d'artiste professionnelle : les conférences, les cours, les ateliers, les démonstrations, la recherche et la production personnelle d'œuvres, le gala ACADEMIA XXI, etc., tout cela, en plus de mes activités personnelles, m'ont considérablement ralentie dans la continuité de l’écriture de cette chronique. Vous avez dû voir mes dernières créations en 3D, elles ont demandé des années de recherche et de travail et un investissement très important humain et financier. Comme il est encore impossible à l’œil de la caméra de reproduire un effet 3D, vous pourrez voir le résultat de mes recherches lors d’une prochaine exposition.

Il faut vraiment exploiter nos diverses expériences de vie au maximum, car elles contribuent directement à notre enrichissement personnel. Notre peinture se transformera grâce à ses nouvelles expériences qui influencent notre façon de voir, de comprendre, de sentir et d'interpréter. Ce qui amènera le spectateur qui reverra notre oeuvre à découvrir notre nouvelle approche, notre façon de faire, nos nouvelles interprétations ou les sujets que nous aurons exploités. Mais tout cela se fait au fur et à mesure de l'apprentissage des connaissances qu'il est primordial de faire quand nous voulons créer une oeuvre de qualité.

ll y a quLouis Bruens, Sophie Moisan, Caroline Bruens, Fred Pellerin et Diane Forestelques semaines, je suis allée voir une superbe exposition, très chaleureuse, créatrice, et imaginative, combinant la peinture fantaisiste de Sophie Moisan  et le monde fantastique du conteur de Fred Pellerin à Saint-Élie-de-Caxton. J'ai été vraiment enchantée de ces découvertes liant l'imagerie, le littéraire et les histoires des personnages faisant partie de ces lieux. Donc, dans la suite et l'influence de cette aventure, je tenterai, dans cette chronique-ci, de faire la lumière sur les quelques dires et écrits que projettent les différentes réalités des croyances populaires sur l'aquarelle qui m'ont poussée à approfondir ma recherche sur le sujet. 


Au début de ma carrière comme aquarelliste, dans un des nombreux ouvrages dont je me suis régalée, on retrouvait ses mots que je me suis empressée de retenir à l'époque, qui m'ont enchantée et fascinée, au point que moi-même je prenais plaisir à les dire à qui voulait bien les entendre «L'aquarelle c'est comme du vitrail» ou encore «l'aquarelle est une performance». On a dit aussi que «l'aquarelle était une série d'accidents organisés...» ou bien «Une aquarelle pâlie en séchant» ou encore «une erreur à l'aquarelle ne pardonne pas parce qu'on ne peut pas l'enlever» pour cette dernière citation souvenez-vous des exercices suggérés - découvrir l'adhérence de l'aquarelle sur différentes surfaces de papier -  proposée dans ma chronique no 8 de juin 2008.

J'élaborerai, dans cette chronique-ci, des explications sur deux de ses dires. Elles vous aideront à mieux comprendre tous les phénomènes entourant l'aquarelle.

PHÉNOMÈNE DE L'AQUARELLE SUR LE PAPIER

Un peu de technique : Débutons par la compréhension des réactions de la lumière sur certaines surfaces.

Si on parle du papier ou des autres surfaces de peinture qui sont blanches, cela signifie que ces surfaces captent toutes les ondes de la lumière et qu'elles les renvoient toutes, elles n'en retiennent évidemment aucune : on parle alors de «réflexion de la lumière».

Revoir chronique no 10 de décembre 2008

Voir image no 1a. b. Par opposition, un corps noir, quand il est éclairé, absorbe toutes les ondes et les retient toutes. Un corps, d’un rouge particulier, absorbe et ne fait réagir que les molécules (photons) émettant les ondes du prisme lumineux composant ce rouge.

Voir image no 2 et l'image no 3 qui elle, montre un morceau de verre ou de l'eau qui dévient les ondes et qui peuvent même émettre un faisceau de lumière coloré : On parle alors de «réfraction».

Réflexions et réfraction

Image no.1a,b.

 

 

Image no.2.     

 


           

Image no.3

 
Phénomènes de «réflexion de la lumière»

Commençons par observer et comprendre la manière dont interagit la lumière sur le papier ou autre surface.

Premier phénomène : «diffusion de la lumière».

Les papiers étant de fabrications différentes varieront quant à leur manière de réfléchir la lumière. Plus le papier sera rugueux, plus la réflexion de la lumière sera irrégulière.  Ainsi, lorsque la couleur est appliquée en un très léger lavis, sur un papier torchon, elle paraîtra plus pâle et terne que si elle est appliquée sur un papier pressé à chaud. Revoir  image 1a.  Pour ce qui est de l'image qui est complètement à droite de ce texte (image no 4) elle représente les différentes réflexions obtenues sur diverses surfaces de papier.

Deuxième phénomène : «phénomène du bas de laine»

Le deuxième phénomène qui se produit à l'aquarelle concerne le degré d'absorption du papier. Plus le papier est absorbant plus le phénomène dit «du bas de laine» se produit. Sous l'effet de l'eau et de l'humidification du papier, les fibres du papier grossissent, enflent et se relâchent. Alors, à ce moment, les pigments s'infiltrent et comblent les espaces des minuscules interstices et se faufilent sous les fibres distendues. Au séchage, les fibres de la surface reprennent leur place et certaines particules demeureront emprisonnées et cachées sous certaines fibres et dans les crevasses pendant que d'autres resteront accrochées plus en surface. Le résultat de toute cette activité donnera cette impression de couleur plus pâle, moins éclatante. Voir les images nos 5, 6, 7, 8 et 9.

Explication du phénomène en photos.

Phénomène du papier

 Image no 5. Image du papier grossi.
 Image no 6. Image grossie 250 fois à partir de la première photo.  
 Image no 7. Image montrant le gonflement des fibres du papier mouillé.  
 Image no 8. Image du papier une fois sec, nous pouvons observer les pigments qui recouvrent le papier et qui sont déposés de façon aléatoire et emprisonnés sous les fibres.
 
 Image no 9. Image de la tranche du papier démontrant l'infiltration des pigments dans le papier.  

 

 

Troisième phénomène : «L'aquarelle semble pâlir en séchant». (Pigments)

Comment expliquer que l'aquarelle semble pâlir en séchant? Il y a trois facteurs qui influenceront ce phénomène.

Le premier facteur : La liaison de l'eau et des pigments intensifie l'éclat de la couleur, car l'eau lie et comble les interstices entre les pigments et l'eau qui elle, a la propriété de réfléchir la couleur ambiante. Une fois que l'aquarelle est séchée et que l'eau s'est entièrement retirée, on retrouvera des vides blancs du papier qui apparaissent entre les pigments et le liant. Les ondes réfléchies par ces espaces blancs sont plus lumineuses que celles réfléchies par les pigments, ce qui donne un effet optique de «palissement». C'est comme lorsqu'un rayon de soleil nous aveugle et nous empêche de voir la couleur réelle d'un objet. Voir les image nos 10, 11 et 12.

  • L'Image no 10 représente les pigments sans eau;
  • l'image no 11 représente les pigments avec de l'eau;
  • et l'image no12 représente les pigments qui ont séché, unis entre eux par le liant. Ils laissent apparaître moins de zones blanches.

Effets de l'eau avec les pigments

Images nos 10 -11-12

Image no 10 - Effet de l'eau avec les pigments

Image no 11 - Les pigments et l'eau

Image no 12 - Les pigments séchés

Le deuxième facteur : «Il est faux de croire qu'un pigment, une fois sec sur le papier, paraît moins lumineux, plus pâle et plus terne que lorsqu'il était mélangé avec de l'eau.» Observez l'image no 13 (image ci-dessous), vous remarquerez que le pigment fraîchement sorti du tube est très concentré, il est à sa coloration maximale et c'est le même phénomène qui se passe pour les pigments en godets ou séchés dans votre palette. Ils sont alors très colorifiques et ils ne sont que mélangés avec un liant. Lorsqu'on leur ajoute l'eau qui sert de véhicule, l'action qui se produit est la suivante : les particules de pigments sont en suspension dans l'eau. Il est certain que les pigments pourront pâlir selon la dilution que vous leur apporterez parce que ce geste de diluer avec de l'eau les éparpille.  Des interstices de blanc apparaîtront lorsque l'eau se sera évaporée. Si par contre, vous utilisez les pigments en coloration maximale ils garderont leur intensité maximum.

Voir l'image no.13. Finalement, nous voyons bien que les pigments gardent le même éclat qu'ils avaient à l'origine.

Seul le pigment brut en poudre, a, dès le départ, une apparence plus pâle.

Voilà un autre exemple de ce que je vous explique. Observez l'image no 13.

Le troisième facteur : Est la propriété absorbante de chaque pigment selon sa nature, sa provenance et sa famille, organique, inorganique ou synthétique, revoir la

chronique no 3 du mois d'août 2007.

 

 

 Quatrième et dernier phénomène : «L'aquarelle transparente comme un vitrail».

Phénomène très discuté, voyons pourquoi. La croyance populaire dit que la lumière traverse les pigments, rejoint le blanc du papier qui est ensuite réfléchi par celui-ci et retraverse à nouveau les pigments, créant ainsi un effet de vitrail.

Cette croyance populaire est fausse. Quand il s'agit d'utilisation de pigments, il faut savoir que ce «phénomène du vitrail» se produit avec l'utilisation de colorants synthétiques et non avec les pigments d'aquarelle. Les matériaux utilisés pour élaborer une oeuvre, incluant le fond, le papier et l'utilisation de colorant synthétique créent «l'effet vitrail» les pigments utilisés pour l'aquarelle ne crée pas cet effet.

Ce qu'il faut savoir : Les scientifiques sont formels sur ce point. La lumière est directement réfléchie par les particules (photons) et leurs différentes aspérités et que ce sont ces ondes qui nous parviennent. Les pigments de couleurs sont microscopiques, mais quand ils sont grossis, ils ressemblent à des surfaces irrégulières avec de multiples facettes.

Voir image no.14. Donc, les pigments peuvent ressembler un peu à du sucre granulé qui nous semble transparent, mais, lorsqu'il est en poudre il nous apparaît opaque. Aussi un peu comme avec des gouttes d'eau, on peut voir au travers, mais quand elles deviennent du brouillard, la bruine neutralise la vision. Imaginez une couche de poussière sur un meuble foncé. Est-ce la couleur réelle du meuble qui parvient à votre oeil?

Voilà donc pourquoi le mythe de l'aquarelle transparente comme un vitrail est impossible.

QUE SAVOIR AUSSI

Dans les chroniques qui suivront j'aborderai le sujet du papier, tout ce qu'il faut savoir sur ce sujet : l'acidité, la conservation, la fabrication, l'utilisation, la restauration, la luminosité, les maladies et les défauts, etc. Et suivront bientôt l'aquarelle, les blancs et les mythes aussi, ainsi qu'un chapitre très important sur la toxicité des pigments et des matériaux que l'on utilise, donc encore beaucoup de choses à venir.

Références photographiques et des images.

Diane Forest :

http://www.artacademie.com/main-artistes.cfm?id=116&ttr=0

http://www.emrath.de/pigment.htm

http://artacademie.com/main-chroniquesfull.cfm?id=34&ty=c

Liste des références bibliographiques et des références web.

http://artacademie.com/main-chroniquesfull.cfm?id=34&ty=c

  

Caroline Bruens collaboratrice



Gisèle Rivard
2012-02-17 @ 15:05:18
Cette dernière chronique est très imtéressante et servira à plusieurs artistes. Merci Travail en 3D n'est-ce-pas l'emploi de la cire ie l'addition des pigments à la cire chaude étalée ensuite ou aussi ensuite réchauffée en place qui donne cette transpartence 3D ce qui se faisait aux Beaux-Arts antérieurement et que l'on nommait encaustique et qui revient encore aujourd'hui,et on vend même le produit prêt à l'emploi.Il suffit de chauffer. On ne peut donc pas appeler cela de l'aquarelle n'est-ce-pas ?

 

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